Dans le langage courant, ces deux termes sont souvent mélangés, assimilés l’un à l’autre, perçus de manière indistincte. Empathie et compassion désignent deux phénomènes différents.
Dans la compassion, vous perdez les limites entre vous et l’autre, vous absorbez sa souffrance et la portez. Ce peut être utile temporairement pour l’autre, mais rapidement, vous vous rendrez compte que ça ne l’aide pas réellement. Voire, il peut y avoir un enlisement lié à la compassion que vous éprouvez pour lui, qui ne peut s’en démêler.
L’empathie permet de changer de point de vue, de se mettre à la place de l’autre, sans se perdre soi-même. C’est une ouverture : autant à la souffrance de l’autre qu’à ses opinions. Elle se joue dans les deux sens, alors que la compassion demande que l’un se ferme pour ne s’occuper que de l’autre.
Elle permet également d’apprendre sur soi-même : en acceptant d’entendre le point de vue de l’autre, nous pouvons nous remettre en question et voir ce que nous n’avons pas vu sur nous-mêmes.
L’empathie entraîne l’action : pour réparer la situation, faire bouger les choses. La compassion entrave l’action car elle exige un maintien de l’autre dans sa situation actuelle.
(à noter que certains auteurs, tel que Mathieu Ricard, inversent la définition des deux mots : l’important n’est pas le mot en lui-même mais la distinction entre les deux termes.
Alors que faire lorsque l’on est englué dans la compassion, au point de ne pas oser dire non, de souffrir en permanence en écoutant les autres?
L’hypnose est un précieux outil pour poser les limites entre soi et les autres. Elle permet d’intégrer la différence entre empathie et compassion à un niveau plus profond, pas simplement intellectuel. Elle vous permettra de vous ouvrir à l’autre sans vous perdre. Elle vous apprendra à tendre la main et à arrêter de sauter dans le trou.